Avez-vous besoin de courage managérial dans vos fonctions?

C’est avec cette question que la consultante, conférencière et formatrice internationale Annick Trépanier a lancé le webinaire « Activer son leadership avec courage », lors des Grands déjeuners RH, le 28 mars dernier. Un peu déstabilisés, la plupart des participants (moi incluse!) ont indiqué vouloir renforcer leur courage managérial.

Il n’en fallait pas plus pour que la dynamique et pétillante conférencière nous plonge dans une formidable aventure à la conquête du courage que nous avons tous et toutes en nous!

Le courage managérial, qu’est-ce que ça mange en hiver?

Appelé Leadership Courage en anglais, « le courage managérial consiste à se commettre dans une action juste qui vise le bien de l’organisation. C’est la compétence à activer pour assumer les décisions, être un agent de changement mobilisateur, et mettre en œuvre l’innovation! », selon Annick Trépanier.

Fait intéressant à savoir : le mot courage vient d’une racine latine cor, qui signifie cœur. Le courage est donc étroitement lié au cœur, aux émotions.

Concrètement, le courage managérial est sollicité dans des contextes où la personne en posture de gestion doit prendre une décision ou encore la communiquer à son équipe. Parce que oui, être gestionnaire est un grand privilège, mais ça implique d’importantes responsabilités, dont celle d’élever le potentiel des gens qui nous entourent.

Le courage managérial devient alors essentiel pour favoriser une culture de courage au sein de l’équipe et de l’organisation. Annick Trépanier affirme d’ailleurs que l’on augmente les résultats de 30% avec le courage managérial. Impressionnant, n’est-ce pas?

La peur : le moteur du courage

Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y a pas de courage sans peur. Comme le dit si bien Annick Trépanier : « le courage n’est pas l’absence de peur, c’est la peur en action! »

La peur de déplaire, la peur de ce que les autres vont penser de nous, la peur de transmettre ses décisions… En fait, identifier la peur que nous ressentons dans une situation précise est la clé pour activer notre courage managérial.

Souvent, en prenant le temps de bien analyser la situation ou en discutant avec une autre personne, on arrive à mieux comprendre nos peurs. À ce sujet, sachez que seulement 8% d’entre elles sont rationnelles… Alors, on inspire, on expire et on se donne 20 secondes pour faire preuve de courage managérial!

La règle des 20 secondes

Il s’agit probablement de la règle d’or qui va changer votre vie de gestionnaire! Et, tenez-vous bien, cette règle des 20 secondes n’a rien de scientifique. Non, elle provient de l’acteur Matt Damon dans le film Nouveau départ. Oui, oui, vous avez bien lu!

Comme nous l’explique la conférencière Annick Trépanier, l’objectif est de se laisser le temps d’absorber la vague (ou le tsunami!) d’émotions qui se présente à nous dans une situation de peur ou d’incertitude.

Évidemment, dans les premières secondes, on éprouve une grande anxiété, voire une angoisse dévorante dans le creux du ventre. Ça nous ronge de l’intérieur. On se demande comment on va parvenir à surmonter ça. Et c’est tout à fait normal : il faut se donner le temps.

« Twenty seconds of insane courage », dit Matt Damon dans le film. Par la suite, on se sent beaucoup mieux, plus détendu et en mesure d’affronter la situation avec courage.

Parce que lorsqu’on repousse toujours à plus tard une action qui nous embarrasse, c’est notre charge mentale qui en prend un coup. Vous savez, cette fameuse tâche que vous remettez à demain, puis à après-demain et ainsi de suite…

Tant et aussi longtemps que vous n’aurez pas « le courage » d’y faire face, vous ressentirez encore et encore ce sentiment de culpabilité qui vous envahit. Mieux vaut se donner 20 secondes pour activer son courage managérial une bonne fois pour toutes!

Définir son carré de sable

Question de nous aider à nous commettre dans nos décisions managériales, Annick Trépanier nous partage l’analogie du carré de sable. Le principe est simple, mais drôlement efficace!

Tracez un carré sur une feuille blanche. Réfléchissez ensuite aux balises qui devraient être prises en considération pour le bien-être de l’organisation (rappelez-vous que le courage managérial repose sur le bien du plus grand nombre possible, et non sur le bien individuel d’une personne).

Par exemple, si vous devez instaurer une nouvelle procédure pour permettre aux employés de choisir leurs vacances, vous pourriez déterminer des principes comme : la continuité des services à la clientèle, les privilèges liés à l’ancienneté des employés, le désir des nouveaux employés d’avoir au moins une semaine de vacances pendant l’été dans une optique de rétention du personnel, etc.

Une fois vos balises clairement établies, suggérez une rencontre d’équipe où tout le monde pourra contribuer dans ce « carré de sable ». Au besoin, on peut s’allouer 24 heures de réflexion ou encore fixer une rencontre de suivi. De nouvelles pistes de solution auront peut-être émergé d’ici là.

Chose certaine, entrer en mode solution, tous ensemble, aide souvent à se commettre et à favoriser l’adhésion de tout un chacun.

Par Maude Lambert-Bonin, rédactrice pour Formabois

Consultante d’expérience, Annick Trépanier accompagne les dirigeants et les managers dans le développement de leurs fonctions de gestion et de leur courage managérial.

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