Clermond Hamel Ltée : 130 ans de passion et de ténacité
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Pouvez-vous nommer une entreprise de l’industrie du bois au Québec plus ancienne que le Château Frontenac ? Une entreprise toujours présente aujourd’hui qui a commencé ses activités avant même l’arrivée de l’électricité ? Riche de 130 ans d’histoire, la scierie Clermond Hamel Ltée est la preuve qu’avec beaucoup de volonté et le souci du travail bien fait, il est possible de se démarquer comme référence dans la production de bois de construction au Québec.
Du moulin à l’eau à la fabrication d’un produit standardisé
Quand Alphonse Hamel construit le premier moulin sur le Rang 7 à Saint-Éphrem-de-Beauce en 1890, il est loin de se douter que l’usine produira un jour 120 millions de pmp par année. À cette époque, la scierie fonctionne avec la force motrice de l’eau, puisque l’électricité n’est pas encore arrivée en Beauce ! On raconte même que les premiers employés portaient des pantalons sans fermeture éclair, puisqu’elle a été commercialisée dans les années suivantes… Imaginez !
Au fil du temps, de nouvelles générations se succèdent avec Adjutor Hamel et ensuite Clermond Hamel. L’entreprise se modernise et augmente considérablement sa production annuelle de pmp. Tellement qu’on dit à la blague : « Clermond est rendu fou, il va scier tout le bois du Québec ! » On voit là toute la détermination qui anime la famille Hamel.
Cette force de caractère sera bien utile à la scierie Clermond Hamel Ltée, qui traversera notamment deux incendies majeurs, la crise du bois d’œuvre sans oublier l’actuelle pénurie de main-d’œuvre.
« On aurait pu se décourager à plusieurs moments, surtout lors de la crise du bois d’œuvre. Il fallait porter attention à tout ce que l’on faisait et à chaque décision que l’on prenait. Mais on est passé au travers grâce à notre passion pour le bois et à l’énergie de toute notre équipe », explique Lucie Hamel, copropriétaire.
Ces épreuves ont façonné l’identité de l’entreprise familiale, qui est maintenant dirigée par Carmin et Lucie Hamel. C’est d’ailleurs sous leur gouverne que l’entreprise est entrée dans l’ère de l’optimisation dans les années 1990. Résultat : toujours sur le Rang 7 à Saint-Éphrem-de-Beauce, on scie chaque semaine ce que l’on sciait, à l’époque, au cours de toute une année ! Cela dit, la qualité des produits demeure une priorité, plus particulièrement dans le présent contexte. « L’industrie du bois de construction exige aujourd’hui un produit standardisé et contrôlé », ajoute David Hamel, directeur de production.
Viser toujours plus haut
Pour David Hamel, appartenant à la 5e génération qui prendra la relève, l’une des plus grandes préoccupations est de maintenir le haut niveau de qualité du produit fini.
« On forme nos nouveaux employés aux normes de l’industrie. De nos jours, la machinerie réduit les efforts physiques requis et accroît notre capacité de production. Ça vient avec d’autres défis comme celui de voir à la santé et à la sécurité de nos employés », poursuit David Hamel.
L’un des constats qui ressort est la propreté des lieux de travail : cour asphaltée, paquets de bois emballés soigneusement et bien empilés… Il en va de l’image de l’entreprise, mais surtout du fort sentiment d’appartenance que chaque employé développe envers cette entreprise résolument humaine et attachante.
Le secret de la longévité de Clermond Hamel Ltée
Interrogés sur la recette qui a mené au 130e anniversaire de l’entreprise, Lucie et David Hamel sourient avec fierté.
« C’est notre vie et c’est tout ce que l’on connaît », avoue David Hamel. « On est des passionnés, ajoute Lucie Hamel. Dès son plus jeune âge, mon frère Carmin voulait déjà aller au moulin pour tourner les billes. Même chose pour David, qui, lui aussi, a senti très tôt le besoin de mettre la main à la pâte. En fait, tout le monde suit son intuition et la relève a toujours été présente. On forme, avec nos 120 employés, une grande famille. C’est peut-être ça, au fond, le vrai secret de la longévité de notre entreprise. »
Récemment approché pour se joindre au conseil d’administration de Formabois, David Hamel voit là une belle occasion de contribuer à l’industrie du bois au Québec en valorisant et en développant sa main-d’œuvre.
« Si l’on veut que nos entreprises continuent à faire rayonner l’expertise que nous avons ici, au Québec, ça prend de la main-d’œuvre qualifiée. Je vois mon rôle dans le conseil d’administration de Formabois comme la chance de donner mon point de vue, ainsi que celui de mes collègues, pour dire comment on vit les formations et ce que l’on aimerait mettre en place pour l’avenir. Chaque région a ses propres besoins et c’est à nous, les gens sur le terrain, de faire valoir ce qui nous tient vraiment à cœur », conclut David Hamel.
Par Maude Lambert-Bonin, rédactrice pour Formabois
Merci à Lucie et David Hamel de la scierie Clermond Hamel Ltée pour l’entrevue exclusive accordée dans le cadre de cet article.
Pour en savoir plus, visitez le site web de la scierie Clermond Hamel Ltée et de sa récente Division Bois Hamel, dirigée par Nicolas Hamel.