Aller au contenu

La marque employeur au centre des préoccupations à la Scierie St-Michel

  • Non classé

Ce n’est pas tous les jours qu’on se lance dans le développement de sa marque employeur – parlez-en à Renée Durand, directrice des ressources humaines à la Scierie St-Michel. L’usine de transformation de bois d’œuvre située à Saint-Michel-des-Saints a décidé d’entamer ce processus il y a bientôt un an pour soutenir ses nombreux efforts visant à attirer (et à conserver) la main-d’œuvre en région.

Dans cet article, nous avons demandé à Renée Durand de nous présenter la démarche de développement de la marque employeur à la Scierie St-Michel, sans complaisance ni lunettes roses. Est-ce que le jeu en valait la chandelle? On y répond juste ici.

Pourquoi se lancer dans une stratégie de marque employeur?

On entend beaucoup parler de la marque employeur depuis quelques années, mais peu d’entreprises dans le secteur de la transformation du bois au Québec ont réellement amorcé des démarches soutenues en ce sens.

Par définition, la marque employeur est l’image d’une entreprise auprès de ses employés et des candidats potentiels. Elle est le reflet de ses efforts de communication et de marketing RH pour la faire rayonner en tant qu’employeur de choix.

À la Scierie St-Michel, plusieurs actions ont été mises en place depuis 2017 pour attirer la main-d’œuvre dans la région de la Haute-Matawinie : investissements majeurs pour moderniser les équipements de sciage pour une performance accrue et une diminution des GES, prix pour reconnaître la performance d’employés (le Castor de bois) et implantation d’un DEP en opération d’équipements de production en mode dual à même les installations en région – pour ne nommer que celles-ci.

« On s’apprêtait à réaliser notre vidéo corporative et c’est là que les questions autour de notre image, de nos valeurs et de notre identité ont fait surface. On sentait qu’il fallait aller plus loin pour allier les stratégies RH au quotidien. À ce moment, on s’est dit que la Scierie St-Michel était rendue au stade de développer des outils pour mobiliser, donner la direction et, surtout, susciter la fierté de travailler ici. On voulait une meilleure rétention de la main-d’œuvre et une plus grande reconnaissance par les pairs, pas uniquement par la direction », explique Renée Durand, directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel.

Pour mener une telle démarche avec objectivité et rigueur, la Scierie St-Michel a fait appel à une consultante chevronnée en marque employeur. Un comité marque employeur a aussi été formé, afin d’analyser les résultats et d’entreprendre les correctifs dans une ambiance d’écoute, de concertation et d’action.

Étape 1 : le débroussaillage

Pour savoir où l’on va, il faut d’abord savoir d’où l’on vient. C’est dans cette optique que la stratégie de marque employeur a commencé. L’objectif : déterminer l’état de la situation actuelle. Autrement dit : comment ça va?

« On ne se le cachera pas : le roulement de personnel était assez préoccupant depuis 2018 à la Scierie St-Michel. Nous avons donc effectué des entrevues de départ pour connaître les raisons qui poussaient les gens à quitter leur emploi au bout de quelques mois. Parce qu’on a beau avoir une idée de ce qui motive les employés à s’en aller, mais l’entendre dans leurs propres mots nous permet d’avoir un éclairage plus juste de la situation », ajoute Renée Durand.

Parallèlement aux entrevues de départ, un sondage sur l’expérience employé a été élaboré et envoyé aux gens en poste. Les questions à répondre (de façon anonyme, bien entendu) visaient à identifier les problèmes de communication et les lacunes lors de l’intégration des nouveaux employés (supervision, accompagnement, formation, etc.).

« La réalité nous a rattrapés de plein fouet! Il nous a fallu être vraiment tenaces pour avoir un bon taux de participation. Quand on rencontrait de la résistance, on expliquait que la contribution de tout le monde était primordiale pour un changement positif. Sans compter qu’il est toujours difficile de trouver le temps de s’arrêter dans un contexte où la production de l’usine est très importante. Mais on a tenu bon et, avec le recul, je peux vous dire que c’était la bonne chose à faire », confie madame Durand.

Étape 2 : l’identification de valeurs mobilisatrices

« Une fois que l’on connaissait l’état des lieux, que l’insatisfaction avait été clairement exprimée, il était crucial de passer en mode action, en mode solution. Nous avons donc conduit un deuxième sondage pour cerner les valeurs qui nous unissent les uns les autres à la Scierie St-Michel », poursuit la directrice des ressources humaines.

C’est bien connu, quand l’image de marque reflète les valeurs de l’entreprise, elle constitue une promesse forte et mobilisatrice, autant pour les candidats potentiels que pour les employés en poste.

Concrètement, des valeurs organisationnelles de Passion, Respect, Excellence et Travail d’équipe (PRET) sont ressorties de cet exercice. Sans oublier la culture santé, sécurité et formation, qui s’appuie désormais sur des mécanismes renforcés pour rendre le milieu plus sécuritaire, tout en outillant les employés sur les bonnes pratiques à adopter.

« Nous étions à l’étape de diffuser nos avancées et, à point nommé, en février dernier, nous avons eu des moments boost lors des formations de Luc Dupont organisées par Formabois : « 5 éléments- clés d’un marketing RH gagnant ».  C’est important de s’afficher et cet expert nous a aidés à nous remettre sur les rails », soutient Renée Durand.

Est-ce que les résultats sont au rendez-vous?

« Je suis fier des actions enclenchées et je suis confiant qu’elles nous aideront à devenir un employeur de choix. Déjà, nous avons noté une réduction du taux de roulement de 85% depuis le début des travaux », déclarait Jean-François Champoux, président-directeur général de la Scierie St-Michel, dans le bulletin de la Chambre de commerce de la Haute-Matawinie en mars dernier.

Renée Durand est également très enthousiaste pour l’avenir, rappelant qu’il reste une étape à franchir dans la stratégie de marque employeur à la Scierie St-Michel.

« La dernière étape – et non la moindre! – consiste à voir si, oui ou non, on s’est améliorés, s’il y a une réelle évolution de l’expérience employé et du point de vue des communications. Un prochain sondage nous donnera l’heure juste à ce sujet. Cela dit, nous avons entrepris différentes actions comme la publication de la toute première édition du journal interne Le Tronçon en mai dernier pour mieux communiquer, mieux rassembler. Des activités sociales en présentiel sont aussi prévues pour consolider les liens », mentionne Renée Durand.

Et, finalement, est-ce que cette démarche de plusieurs mois pour bâtir ensemble une marque employeur forte et durable pour la Scierie St-Michel en valait la peine? Si c’était à refaire, sachant les défis rencontrés, est-ce que l’entreprise se lancerait à nouveau?

« Absolument! Il reste encore du chemin à faire dans notre démarche de marque employeur, mais quand on regarde tout ce qu’on a accompli en moins d’un an, on a de quoi être fiers! Je dis toujours que les gens et la communauté à Saint-Michel-des-Saints sont résilients, engagés et qu’ils ont à cœur leur économie locale. La stratégie de marque employeur prend donc tout son sens si l’on veut garder nos emplois, notre monde et notre fierté dans la région », conclut la directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel.

Pour en savoir plus sur l’histoire de cette entreprise en transformation du bois, référez-vous à notre article précédent sur la Scierie St-Michel.

Par Maude Lambert-Bonin, rédactrice pour Formabois

Merci à Renée Durand, directrice des ressources humaines de la Scierie St-Michel, pour l’entrevue exclusive accordée pour la rédaction de cet article.

Partager cet article