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UN PROJET EUROPÉEN DE BÂTIMENTS EN BOIS SANS ADHÉSIF COMME ALTERNATIVE DURABLE

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Dans un contexte où les changements climatiques constituent un enjeu de plus en plus important et où la construction est en hausse en Europe, des chercheurs de six États européens (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Luxembourg, France et Irlande) travaillent présentement sur un projet de bâtiments en bois sans adhésif (Adhesive Free Timber Buildings).

Présenté au Salon Bois & Habitat à Namur en Belgique en mars dernier, auquel Formabois a participé, le projet répond à trois objectifs : développer des produits durables avec de bonnes performances mécaniques, ne pas utiliser de colles de l’industrie pétrochimique et valoriser les essences de bois locales. Il s’agit de travailler à éliminer l’acier et les adhésifs dans les produits en bois reconstitué. Selon le groupe de recherche, en 2014, 2 millions de tonnes de colle ont été utilisées dans la construction bois, un nombre en augmentation constante. De plus chaque année, en Europe seulement, 16 millions de tonnes de résidus de bois de construction sont envoyées dans les dépotoirs.

Les chercheurs y arrivent tout d’abord en améliorant les techniques Brettstapel, un système de construction en bois massif sans colle, fabriqué exclusivement à partir de poteaux en bois résineux reliés par des goujons en bois dur. L’amélioration se trouve dans le fait d’utiliser des goujons en bois résineux qui ont été chauffés à 130 degrés Celsius et comprimé par une presse hydraulique, devenant ainsi plus dense, sans endommager la structure. En remplaçant le bois dur de Brettstapel par des goujons densifiés en bois de résineux, la résistance et la rigidité sont augmentées.

Dans un second temps, pour les liaisons semi-ductiles, en combinant les goujons avec des plaques de bois comprimées qui relient les sections de bois, par exemple dans les liaisons poutre-colonne, on met en place une alternative à l’acier. 

Chacun des six États travaille sur un aspect spécifique du projet. Les Irlandais travaillent sur les liaisons et l’alternative à l’acier, alors que les Français s’occupent de l’étude des vibrations et de la résistance du matériau au feu. Les Allemands, quant à eux, développent entre autres des techniques robotiques de découpe du bois sans adhésifs, alors que les Luxembourgeois ont développé un outil de conception pour les ingénieurs tout en travaillant sur des modèles de simulation numérique. 

Ce projet débuté en 2016 verra son aboutissement avec le dévoilement de trois structures à la fin de l’année 2019 au Royaume-Uni, en Allemagne et en France avec comme objectif de « prouver la robustesse à long terme des poutres, des colonnes, des arches, des assemblages et des panneaux CLT sans adhésif ». 

Par Vincent Rochette

Correspondant Europe, Formabois

Source et information : https://issuu.com/open-box/docs/trada_2019/128

Sur Twitter : https://twitter.com/AFTBuildings

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