Utilisation d’huile d’olive lampante pour protéger le bois : un potentiel intéressant
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La Slovénie est un pays d’Europe centrale, dont 63 % du territoire est couvert de forêts. Après la Finlande et la Suède, c’est le troisième pays de l’Union européenne qui possède le plus de forêts en proportion de son territoire. L’industrie forestière et l’agriculture y jouent des rôles importants dans l’économie du pays.
Dans la région de l’Istrie au sud du pays, la production d’huile d’olive est également importante. L’huile d’olive est un produit que l’on utilise dans notre vie de tous les jours pour faire la cuisine. Ce que l’on connait moins, ce sont les autres produits issus du processus d’extraction de l’olive et qui pourraient devenir une alternative intéressante pour protéger le bois.
Le chercheur américain Matthew Schwarzkopf et son équipe basée en Slovénie se sont concentrés sur un produit considéré comme une matière résiduelle lors de l’extraction de l’huile d’olive vierge ou extra-vierge, l’huile d’olive lampante. Dans l’optique d’encourager la mise en place d’une économie circulaire durable, les chercheurs, avec des agriculteurs locaux, ont tenté de voir si le produit à faible valeur ne pouvait pas être utilisé pour protéger le bois et devenir une alternative aux systèmes de protection à base d’huile actuellement utilisés.
Tests
Après avoir effectué des modifications chimiques, ils ont appliqué le traitement sur le bois. Les résultats ont cependant été mitigés.
Selon les chercheurs, « les méthodes de traitement ont accru le potentiel de réaction de l’huile avec les groupes hydroxyle de la structure du bois, les rendant ainsi plus viables en théorie pour la protection du bois. En outre, il a été constaté que les huiles n’avaient pas été complètement éliminées du bois après extraction au solvant, ce qui indique qu’elles pourraient éventuellement être utilisées comme agent d’immobilisation en combinaison avec d’autres traitements, réduisant ainsi la quantité de composants actifs de l’agent protecteur, » nous dit la recherche.
Les chercheurs ne baissent cependant pas les bras, car les premiers résultats sont encourageants. Ils croient qu’à cause des propriétés de ce produit dit résiduel, le simple fait de diminuer la quantité d’huile appliquée sur le bois pourrait faire une différence. Ils croient également que d’autres facteurs qui ne sont pas liés à l’huile en tant que telle, mais au procédé chimique, devront être modifiés lors des prochains tests. Ils désirent également comparer les traitements à l’huile disponibles actuellement sur le marché ainsi que d’autres résidus agricoles qui pourraient être utilisés.
Pour lire la recherche complète : https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00107-018-1336-6#Abs1
Crédit photo : Matthew Schwarzkopf
Vincent Rochette
Correspondant Europe pour Formabois